SOIRÉE TABLE RONDE « SPORT, JEUNESSE, HANDICAP – MÉRITE & ENGAGEMENT » LYCÉE ÉDOUARD BRANLY A LA ROCHE-SUR-YON
Antoine Guérin, proviseur du lycée nous accueille chaleureusement et présente rapidement son établissement. Des élèves et leurs professeurs de sport sont dans la salle.
Michèle Peltan, présidente de l’ANMONM Vendée, présente la genèse et le déroulement de la soirée. Celle-ci fait suite aux Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 qui ont été magnifiques et nous ont enchantés. Cette table ronde se veut être une soirée dédiée au sport des valides et des handicapés et aux sportifs vendéens de haut niveau en souhaitant que les valeurs du sport inspirent nos actions associatives.
Pour introduire, un film prêté par le Conseil Départemental nous présente tous les champions vendéens dans des disciplines variées.
Daniel Biron, animateur de la table ronde, prend la parole en déclinant les différents aspects du sport, dans la vie personnelle, sociale et professionnelle, dans le domaine éducatif et scolaire et dans la vie des sportifs de haut niveau.
Il débute l’animation de la table ronde en donnant la parole aux institutionnels avec Elisabeth Farina-Berlioz, directrice des services départementaux de l’Education Nationale de Vendée, en visio-conférence avec la salle et première intervenante.
La directrice académique rappelle la place du sport dans l’Education Nationale couvrant les différents temps de l’enfant et visant à soutenir la santé physique et le bien-être des élèves.
Elle nous rappelle la réussite du parcours de la flamme olympique en Vendée en juin et le voyage d’élèves qui sont allés avec leur établissement aux Jeux Paralympiques en septembre.
Elle cite en exemples le dispositif mis en place pour l’apprentissage de la natation dans les écoles et collèges, les sections sportives scolaires et les parcours d’excellence de certains élèves .
Bérangère Soulard, présidente de la commission Sport au Conseil Départemental avec un budget de 5,6 millions d’euros décline les différentes formes d’intervention de la collectivité territoriale qu’elle représente :
- L’aide aux structures et aux équipements sportifs,
- L’aide à la formation des encadrants,
- L’aide aux organisateurs de manifestations sportives,
- La défense des valeurs du sport,
- L’accompagnement du sport de haut niveau comme l’équipe cycliste Total Energie de Jean-René Bernaudeau,
- Le suivi de 700 sportifs et du Team Sport Vendée,
- La collaboration avec l’Education Nationale et celle très étroite avec le président du Comité Départemental Olympique.
Jean-Philippe Guignard, président du CDOS, précise qu’il existe des fédérations pour chaque sport en lien avec le ministère des sports. Il est donné délégation au CDOS pour fédérer les comités sportifs vendéens qui sont au nombre de 60 dont 30 qui adhèrent au comité olympique et sont logés à la Maison des Sports, partageant ainsi les préoccupations et objectifs qui sont les leurs. Tout se fait en lien avec le conseil départemental.
L’échelon départemental est celui de la proximité ce qui permet d’être efficace. Le Team Sport Vendée est une belle réussite avec de nombreux sportifs de haut niveau… qui participent à des compétitions européennes voire mondiales.
Hugues Rays, président du comité départemental handisport 85, précise que 25 sports pour les personnes souffrant d’un handicap moteur et sensoriel, sont pratiqués en Vendée. Le rôle du comité est de promouvoir la pratique du handisport sur le territoire et d’accompagner les clubs pour la formation des éducateurs. Les difficultés principales sont dues aux lieux de résidence des sportifs, éparpillés sur tout le territoire vendéen.
Il y a 200 licenciés vendéens en handisport. Un agent de développement a été engagé pour aider à la pratique du sport par le plus grand nombre possible de personnes en situation de handicap, ce qui est très difficile en territoire rural. Il existe aussi une fédération du sport adapté pour le handicap mental, psychique et cognitif.
Daniel Biron introduit la seconde table ronde qui accueille trois sportifs de haut-niveau.
Emma Louineau, vice-championne de France de VTT Trial 2023 – 2024 – porteuse de la flamme olympique 2024 sur le Gois à Noirmoutier
La sportive se présente. Elle a 21 ans, est étudiante en master de psychologie à Nantes, sportive de haut niveau en VTT Trial depuis 7 ans dans une discipline de la fédération française de cyclisme. Elle a suivi ses frères qui pratiquaient le VTT au sein du club de Saint-Hilaire de Riez. Ses premières compétitions en école de vélo ont commencé à l’âge de six ans. Elle a été sélectionnée pour les jeux mondiaux de la jeunesse en Trial à 14 ans avec le maillot de l’équipe de France.
Pour maintenir son niveau elle s’entraîne tous les soirs avec son père d’où une progression rapide. L’emploi du temps est parfois compliqué avec celui de l’université d’autant qu’il faut se libérer pour les compétitions. Elle indique qu’elle a un préparateur mental qui l’aide à atteindre ses objectifs avec lequel il y a lieu de décomposer ce que c’est que de gagner, quelles sont ses intentions de course. Le travail est d’abord technique bien évidemment.
L’engagement sportif n’est pas tout à fait une vie normale et on dispose de peu de temps libre, on a moins le temps de voir ses amis. Son premier supporter est son père.
Olivier Chateigner, ancien pongiste handisport, 52 ans, 3 JO (2 médailles d’or, 2 d’argent), 4 championnats du monde (1 médaille d’or, 1 d’argent, 2 de bronze), 11 championnats d’Europe (3 médailles d’or, 3 d’argent, 5 de bronze). Dernier relayeur de la flamme paralympique 2024 à La Roche-sur-Yon. Chevalier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite.
Olivier Chateigner a eu un accident à deux ans et demi et a perdu une jambe. Doté d’une prothèse, il a toujours voulu vivre comme tout le monde. Il a découvert le tennis de table dans son enfance et a demandé à disposer d’une table. Il a commencé à jouer au club de Treize-Septiers avec les valides. Puis il a choisi un club plus important pour progresser, celui de Romagne en Maine-et-Loire. Son rêve de compétiteur s’est réalisé avec sa participation aux championnats de France. Pour être aidé afin d’aller aux JO d’Atlanta en 1996, il a sollicité le président du Conseil Général.
Lorsque l’on se prépare pour aller aux JO, il faut travailler dur et sans relâche, il faut du temps et des moyens. Il faut trouver un sparring-partner. Il faut être détaché de son travail à certaines périodes.
Il fonctionnait avec son entraîneur sans autre intervenant de manière intensive. L’environnement familial était à l’écoute ainsi qu’un comité de soutien. Il devait gérer les échecs et repartir et taire ses objectifs pour éviter la pression. En pleine période de compétitions, il pouvait ne travailler qu’à mi-temps. Le soutien des collègues de travail au service des routes du Département comptait beaucoup et le bien-être au travail avec d’autres objectifs était important.
Il a arrêté sa carrière de haut-niveau en 2008 et continué à jouer avec des valides jusqu’en 2019. Désormais, il a comme objectif de jouer en vétéran et a repris au club de La Génétouze. Son premier supporter c’était la famille. Aujourd’hui ce sont ses enfants.
Gaëtan Menguy, Tennis-fauteuil, 41 ans, 19ème mondial – 2 sélections olympiques – Tokyo 2000 et Paris 2024 – 51 titres internationaux (simple et double).
Champion de tennis-fauteuil, Gaëtan Menguy vit et s’entraîne à Saint-Hilaire de Riez. Il travaille à Brem-sur-mer au sein de la société Ome. Il a une fille de 12 ans. Il est devenu paraplégique suite à un accident de moto-cross en 2004. Il a acquis le goût de la compétition d’abord avec le basket découvert en centre de rééducation. Il pratique le tennis-fauteuil depuis 2009.
Son équilibre s’articule autour des quatre axes suivants : famille/travail/sport/handicap. Sa réussite est due au maintien de cet équilibre fondamental dans sa vie, l’épanouissement dans la vie familiale et professionnelle lui permettant de gérer le sport et son handicap. Il est plein de gratitude pour son employeur. Il est cadre et a besoin de travailler pour être bon dans son sport. La moitié de l’année est consacrée aux compétitions.
Gaëtan Menguy est accompagné par un entraîneur et un préparateur mental pour la gestion des émotions. La réussite c’est se dire peu importe ce qui arrive, accueillir ses émotions et en faire un moteur.
Il pense qu’il lui reste encore deux ans de carrière sportive pour rejoindre le top 8 mondial avec beaucoup de tournois nationaux et internationaux à jouer. Il n’aspire pas a priori à participer aux JO de Los Angeles dans quatre ans. Il précise que participer aux JO génère une très grosse pression.
Aujourd’hui ses premiers supporters sont sa femme et sa fille.
Il a connu le coaching de Yannick Noah pour les JO Paris 2024 et a beaucoup apprécié car il s’investit à fond et ne travaille qu’avec l’humain.
François Charlottin, sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de Vendée, apporte une conclusion à cette soirée rappelant que le sport est un enjeu d’intérêt public avec deux grands pôles, le sport pour tous et l’élite du sport de haut niveau, celui que nous venons de découvrir grâce aux intervenants de cette belle table ronde.
En cette année 2024, les Jeux Olympiques et paralympiques ont été une grande cause nationale et on ne peut qu’espérer que l’esprit des Jeux perdure. Le sport véhicule des valeurs d’engagement, de travail, de dépassement de soi, d’esprit collectif et de bénévolat. Bravo à vous sportifs.
Michel Montalétang