LES GUERRES DE VENDÉE ; LE CONTEXTE HISTORIQUE
C'est en mars 1793 que l'insurrection vendéenne débuta. Elle s'étendit sur quatre départements : la Vendée, la Loire Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres. La République, proclamée en septembre 1792, avait déclaré la guerre aux "tyrans" de l'Europe. Ses armées étaient en déroute et le régime voulut procéder à une levée en masse d'hommes. La paysannerie ne voulut pas servir de chair à canon pour un régime qui décevait de plus en plus. La révolution n'avait pas tenu ses promesses. Elle avait même porté atteinte à la plus sacrée des libertés, celle de croire en Dieu et le prier en paix.
Les biens qui avaient été donnés par les fidèles catholiques à l'église avaient été spoliés par l'Etat : déclarés "biens nationaux" en novembre 1789 sans qu'aucune indemnité ne soit versée, ils avaient ensuite été achetés aux enchères par les plus riches des bourgeois. En outre, les prêtres avaient été transformés en agents de l'État par la constitution civile du Clergé de juillet 1790 : ils devaient prêter un serment de fidélité au régime d'où leur nom de prêtres "assermentés" tandis que ceux qui le refusaient étaient dits "réfractaires".
Les guerres de Vendée furent d'abord une guerre civile. Parfois victorieuses, les armées paysannes, qui avaient choisi leurs chefs tant parmi le Tiers-état (Cathelineau, Stofflet) qu'au sein de la noblesse (Bonchamps, Charette) furent finalement sévèrement battues. Après la défaite de Cholet (où, sur ordre de Bonchamps, les prisonniers bleus furent graciés), une partie des troupes se lança dans la "virée de galerne" d'octobre à décembre 1793. L'expédition qui mena les Vendéens jusqu'en Bretagne et en Normandie se finit mal : l'armée catholique fut écrasée et détruite à Savenay le 23 décembre 1793.
Ce que les combattants de la liberté religieuse n'avaient nullement compris, c'est que la nature des affrontements avait changé en raison de deux décrets votés par l'assemblée parisienne le 1er août et le 1er octobre 1793. La convention avait décidé l'extermination des "brigands", pas seulement de ceux pris les armes à la main mais de tous les habitants, y compris les enfants, les femmes et les vieillards.
Ces "brigands" furent même qualifiés de "race impure" le 12 décembre 1793 par Jacques-Nicolas Billaud-Varenne et Bertrand Barère. La terreur n'avait-elle été mise à l'ordre du jour par la convention en septembre ? Toute personne n'était-elle pas devenue suspecte d'être contre-révolutionnaire en raison non de ce qu'elle faisait mais de ce qu'elle était ?
Le plan mis au point en janvier 1794 par le général Louis-Marie Turreau, à savoir les colonnes infernales, fut explicitement approuvé par le Comité de Salut Public, par l'entremise de Lazare Carnot, dans une lettre du 6 février. Un contemporain des événements, Gracchus Babeuf, parla dès lors de "populicide". Pour lui, il ne faisait aucun doute que c'était bien "toute la Vendée" qui était visée par les dispositions légales : "il n'était point dit de recevoir à conversion, d'admettre au giron de la république quiconque aurait mis bas les armes et serait venu s'y présenter. Non, il était prescrit de tout tuer, tout brûler. Personne n'était plus censé, ne pouvait plus être cru, fidèle ou capable de se rendre, dans ce pays déclaré en rébellion".
Les exactions les plus criminelles (comme celles d'un Jean-Baptiste Carrier à Nantes) prirent fin avec la chute de Robespierre en juillet 1794. Cependant, il n'en demeure pas moins que les persécutions durèrent, pendant la fin de la Convention et le directoire, jusqu'a l'arrivée au pouvoir de Bonaparte qui chercha à faire la paix avec les catholiques en n'exigeant plus un serment qui blessait la foi. Ce fut la paix de Montfaucon-sur-Moine signée en janvier 1800.
Note rédigée par Guillaume Bernard
LA VENDÉE AUJOURD'HUI
Aujourd’hui, la Vendée compte 692 705 habitants (1er janvier 2020) et fait partie de la Région des Pays de Loire et de la province historique du Poitou, le département correspondant à l’ancien Bas-Poitou. Le département a été créé au début de la Révolution Française, le 4 mars 1790. Il comprend 255 communes au 1er janvier 2023.
La Vendée est limitrophe des départements de La Loire Atlantique, du Maine et Loire, des Deux-Sèvres et de la Charente Maritime. Elle est bordée par l’Océan Atlantique.
Le département ne compte pas de grandes villes mais une multitude de petites villes assurant un maillage serré et dynamique de son territoire avec des entreprises nombreuses et performantes. Parmi les fleurons économiques vendéens, on peut citer Bénéteau, Fleury Michon, K-Line, Sodebo, P.R.B. Cougnaud, etc.
Il connaît une croissance démographique régulière. La Vendée a connu une progression de 30 583 habitants entre 2014 et 2020.
Le secteur primaire (agriculture) représente environ 8 % de l’activité suivi du secteur secondaire (industrie et construction) avec 34 % et du tertiaire (services et commerces) avec 58 %. Les paysages vendéens sont variés selon que l’on se trouve dans le marais breton au nord-ouest, le marais poitevin au sud ou les plaines du centre et le bocage de tout l’est. On note en moyenne 2 000 heures d’ensoleillement par an. La ville Préfecture est La Roche-sur-Yon (55 705 habitants), ville créée par Napoléon en 1804, dont l’agglomération affiche une population de 98 290 habitants. Les deux villes sous-préfectures sont Fontenay-le-Comte (13 138 habitants) et Les Sables d’Olonne (46 941 habitants), la station balnéaire la plus connue du département. Le territoire vendéen est maillé de villes d’influence telles Challans, Les Herbiers, Montaigu, Saint-Jean de Monts, Chantonnay, Aizenay, Le Poiré-sur-Vie, Luçon et son évêché, etc.
La Vendée avec ses 250 kilomètres de côtes et 140 kilomètres de plages est le deuxième département français en accueil touristique avec 35 millions de nuitées par an, tous types d’hébergement confondus. Nombre de stations balnéaires sont connues comme Les Sables d’Olonne, Saint-Gilles Croix de Vie, Saint-Jean de Monts, La Tranche-sur-Mer, Saint-Hilaire de Riez…, les îles d'Yeu et de Noirmoutier.
Le tourisme est la première activité économique avec 3 millions de vacanciers chaque été. Il s’est développé principalement sur les côtes mais aussi dans le bocage et l’est du département avec le rayonnement du Puy du Fou et dans le sud avec la Venise Verte. Il s’est accru du fait d’un passé historique riche et une mise en valeur du patrimoine sur l’ensemble du département.
Enfin, la Vendée se reconnaît à travers ses hommes célèbres, Georges Clémenceau et Jean de Lattre de Tassigny et à travers la superbe course autour du monde qu’est le Vendée-Globe.
Rédacteur : Michel Montalétang
PRÉSENTATION HISTORIQUE DU DÉPARTEMENT DE LA VENDÉE
Je suis le seul département qui soit devenu une province. Mes souffrances d'hier sont aujourd'hui ma chance. Mon pays est riche de sa diversité, bocage, plaine, marais, îles, l'océan, fenêtre ouverte sur le monde. L'histoire a modelé mon calcaire et mon granit de la préhistoire à nos jours. Aliénor d'Aquitaine y était chez elle. Richard Cœur-de-Lion préférait les séjours sur mes terres à l'ennui de sa cour d'Angleterre. Richelieu, notre évêque, a transformé l'Eglise de notre diocèse de Luçon. Les guerres de religion ont déchiré le pays. Et 1793, l'année terrible est arrivée...
Marquée par ses grandes figures du XXème siècle, Clémenceau, de Lattre et bien d'autres, la Vendée s'est relevée à partir des années 1960. Il n'y a pas de miracle. Pas de grandes villes, des usines à la campagne, révolution agricole, révolution industrielle, pétrole bleu du tourisme. Il y a des vendéens. Il y a un esprit d'entreprise et une opiniâtreté, sans doute hérités de l’histoire, une solidarité forgée par les siècles. Il y a l'esprit de communauté et de partage, on gagne ou on perd ensemble. C'est sans doute le secret de la Vendée."
Dernière de couverture "La Vendée - Une histoire entre Terre et Mer". Bande dessinée : Scénario - Yves VIOLLIER, Dessins - François RUIZ, Couleurs - Bastien LAVAUD - Edition du Signe 2020, www.editionsdusigne.fr