MESSAGE DE L’ANMONM POUR LA COMMÉMORATION DU 11 NOVEMBRE
Dans les plis de l’étendard de l’Histoire, 14-18 est écrit en lettres de larmes, de sang et de gloire. Chaque 11-Novembre, ce n’est pas seulement l’Armistice mettant un terme à la Première Guerre mondiale que nous célébrons mais, sur l’horizon de la mémoire douloureuse, tous ceux qui, enveloppés dans le linceul de la Patrie, ont vu tant d’horreurs, vécu d’inimaginables souffrances, d’affreuses mutilations, offert d’un courage incandescent leur vie dans les tranchées, les tunnels et les forts, sur mer ou dans le ciel, pour que la France ne tombe pas.
Eternellement, il revient à la Nation de les honorer, de les faire vivre dans son cœur, parce que dans les épreuves les plus improbables, ils n’ont jamais failli. Dans les nécropoles nationales à la géométrie impeccable, où l’alignement des morts commande la direction des pas, devant les ossuaires puissances d’émotion et les carrés militaires soignés, face aux sépultures familiales aux mentions affectueuses, en pensant à tous les disparus reposant sous la marqueterie des prés et des champs ou à l’abri des forêts, réunis autour des stèles et monuments aux morts nous faisons silence. Pour rappeler combien celui qui, soudain, a gagné tout le front le onzième jour du onzième mois à la onzième heure a réveillé l’espérance, magnifié la lumière et renvoyé au loin les allégories sombres de l’affaissement.
A plus d’un siècle de là, nous sommes leur filiation et nous n’avons pas vocation à oublier ce que nos aînés ont accepté, à ne pas transmettre le sens de leur engagement, leur probité, ni leur fidélité au drapeau. Nous ne devons jamais décolorer par commodité, la signification d’une itinérance mémorielle qui nous réunit dans le devoir de reconnaissance envers ceux sans lesquels nous ne serions pas ici, et comme cela aujourd’hui.
De l’Hartmannswillerkopf au Hohneck, du Linge à Verdun, des Eparges à Navarin, de La Pompelle au Chemin des Dames, de Mondement à Dormans, des frontières du Nord jusqu’aux théâtres les plus éloignés où le sang des braves a coulé, nous nous remémorons avec gravité et respect, tous ces soldats qui, au combat, ont été l’honneur de la France. Des fleurs, une parole, un discours de paix, concourent aussi à une prise de conscience des dangers et des menaces qui s’accumulent à nos portes et face auxquels il faut se dresser pour ne pas subir. Rien n’est impossible à force de volonté et de dépassement de soi, nous ont enseigné par leurs actes, d’hier à aujourd’hui, les combattants sur les champs de bataille.
Ce matin, ce sont aussi tous les soldats des conflits postérieurs au choc de 14-18 qui sont honorés. Prendre un moment pour se recueillir, se rappeler ces vies données pour notre souveraineté et les libertés, c’est aussi s’approprier l’Histoire de France, la questionner pour mieux la connaître et la comprendre, refuser l’ablation de la mémoire afin d’éviter que notre pays soit pris aux pièges des démons qui ensanglantent le monde. Incarnons les valeurs d’une France digne, fraternelle et debout. Soyons des veilleurs exigeants et des passeurs de sens.
C’est à cette démarche en conscience que l’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM) vous convie en vous invitant à participer nombreux et dans l’union des générations à cette commémoration.
Hervé Chabaud, Secrétaire général adjoint de l’ANMONM, Président de la section Marne