80ÈME ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE LA VILLE DE LA ROCHE-SUR-YON
Discours de Monsieur Luc Bouard
Maire de la ville de La Roche-sur-Yon
« Monsieur le Préfet, Monsieur le député et Madame la sénatrice, Mesdames et Messieurs les représentants du Conseil Régional et du Conseil Départemental, Mesdames et Messieurs les Elus, Messieurs les représentants des forces armées, Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux, Chers anciens combattants, Mesdames et Messieurs, Chers habitants de la ville de La Roche-sur-Yon, Chers membres du conseil municipal des jeunes,
Il y a 80 ans, jour pour jour, La Roche-sur-Yon retrouvait son souffle après des années d'angoisse. La nuit de l'occupation prenait fin et l'aube de la liberté se levait sur notre ville. Mais cette liberté n'est pas venue sans larmes ni sans sacrifices. Nos rues, qui depuis ont un nouveau visage, résonnaient alors du bruit des bottes de l'oppresseur. Elles bruissaient également de la peur, du courage, du murmure de ceux qui dans l'ombre préparaient la Libération.
Le 25 août 1944 notre ville se libérait enfin du joug nazi grâce au courage inébranlable des Forces Françaises de l'Intérieur, des alliés mais aussi et surtout grâce à nos résistants locaux, ces hommes et ces femmes souvent anonymes dont les visages se confondent dans le tumulte de l'Histoire.
Ils ont osé défier l'oppresseur. Ils savaient qu'ils risquaient tout, leur vie, leur famille, leur avenir. Mais ils ont choisi le chemin de l'honneur et du courage. Pour eux la liberté n'était pas une idée abstraite. C'était un idéal pour lequel ils étaient prêts à tout sacrifier. Aujourd'hui leurs noms sont gravés dans nos mémoires mais aussi dans nos rues, nos places, dans chaque pierre de cette ville qui leur doit tant. Pensons à eux, à ces héros de l'ombre, à ces combattants qui ont permis à notre ville de revivre. Souvenons-nous. Souvenons-nous de celles et ceux qui par leurs actions modestes mais courageuses ont contribué à affaiblir l'occupant. Une porte discrètement ouverte pour cacher un résistant, une nourriture partagée dans le secret, une parole de réconfort chuchotée à l'oreille, autant d’actes insignifiants qui rassemblés, ont tissé la toile de notre libération.
Après de longues années à subir, à tenir, à espérer, les yonnais, les vendéens, les Français épaulés par leurs alliés ont triomphé. Et l'ennemi a capitulé. La résistance a porté ses fruits. Les cloches ont pu retentir à nouveau, La Roche-sur-Yon, le Bourg-sous-la-Roche, Saint-André d'Ornay, toute la Vendée étaient libérés.
Chers porte-drapeaux, vous qui à chaque commémoration tenez fièrement les couleurs de notre nation, soyez ici remerciés. Vous portez la mémoire vivante de ces sacrifices Et vous chers anciens combattants vous qui avez connu l'horreur de la guerre, vous qui avez vu tomber vos camarades, nous vous devons un immense respect. C'est grâce à vous que nous nous souvenons. C'est grâce à vous que nous comprenons le prix de la vie. Je tiens à saluer ici l'indispensable travail de mémoire et en particulier par notre ami Michel Lebœuf.
Aujourd'hui il nous revient d'entretenir cette mémoire et de la transmettre aux plus jeunes. Car la mémoire est une flamme fragile. Il suffit d'un souffle pour l'éteindre. C'est pourquoi je suis particulièrement ému de voir ici parmi nous le conseil municipal des jeunes. Chers enfants, vous représentez l'avenir, vous êtes les dépositaires de cette mémoire. C'est en vous que nous plaçons nos espoirs. Apprenez l'histoire, comprenez les luttes d'hier pour préserver la liberté de demain. Et vous aurez le jour venu la responsabilité de transmettre à votre tour ce précieux héritage. Mais cette commémoration ne doit pas être seulement un moment de souvenir. Elle doit être aussi une leçon d'espoir car en ces temps troublés que nous traversons, il est plus que jamais crucial de nous rappeler ce pourquoi tant de vies ont été sacrifiées, ce pourquoi nos résistants ont combattu pour la liberté, pour l'égalité, pour la fraternité.
Ces valeurs ne sont pas des simples mots inscrits sur les frontons de nos mairies, de nos écoles Elles sont les piliers sur lesquels reposent notre République, notre vivre ensemble. Aujourd'hui encore le monde semble en proie aux mêmes démons qu'hier, la haine, l'intolérance, le nationalisme, la tentation de la violence. Si loin et à la fois si près, sur un continent, notre continent, un peuple résiste et se bat pour repousser une armée d'agression. Encore une fois notre devoir est de rester unis, forts de nos valeurs et fidèles à l'esprit de la Résistance. Je répète la démocratie est fragile. Nous le savons. Mais elle fait souvent preuve de résilience.
Les différents moments de célébration que nous avons connus récemment lors des Jeux olympiques et paralympiques nous l’ont démontré récemment. Tant que nous resterons rassemblés autour de nos principes, de nos valeurs, notre pays sera fort. Alors regardons l'avenir avec espoir. Nous devons nous rappeler que la force de la République réside dans notre capacité à nous rassembler, à dialoguer, à respecter nos différences. En nous souvenant du passé, nous devons bâtir des lendemains meilleurs. Chères yonnaises, chers yonnais, aujourd'hui ensemble nous honorons ceux qui ont libéré la Roche-sur-Yon. Mais nous saluons aussi la force de notre République et c'est dans cette unité, dans cet engagement commun que nous trouverons les ressources pour affronter les défis de demain, pour protéger ce qui nous est le plus cher, notre Liberté.
Vive La Roche-sur-Yon, vive la Vendée et vive la France. »
Retranscription : Michel Montalétang
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